Les steppes d'Asie Centrale.
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Ornement central de bouclier
en forme de cerf. Art scythe (Kostromskaïa, région du Kouban, Russie, environ 600 av JC) Musée de l'Hermitage (Saint Petersbourg). |
Loup de Mongolie. Loup bleu, Börte-tchino, chez les Mongols ("Histoire secrète des Mongols") ou loup gris, Kök-böri, chez les Turcs ("Oghouz-nâmé"), c'est l' ancêtre mythique de ces peuples (ce qui rappelle l'Histoire romaine...). |
D'est en ouest, la steppe sèche ou herbeuse s'étend pratiquement sans discontinuité, de la Mandchourie jusqu'à l'Ukraine et à la Hongrie.
Si l'on prend comme point de départ les contreforts des monts du Grand Khingan en Mandchourie ou les berges coréennes du Pacifique, elle rencontre tout d'abord le plateau de Mongolie. Elle contourne le désert de Gobi (au nord du Gobi elle se niche dans les vallées des rivières Kerulen, Onon, Orkhon et Tola et jusqu'au lac Baïkal, au sud elle galope dans le corridor du Gansu), puis elle se heurte au désert du Takla Makan, qu'elle contourne par la Dzoungarie au nord, laissant aux caravanes de marchands les pistes du bassin du Tarim.
A partir de là elle peut s'épanouir au nord dans la plaine sans fin des Kazakhs (ou steppe des Kirghiz) jusqu'au fleuve Oural et au-delà vers l'Ukraine et la Hongrie, ou alors se faufiler plus au sud dans le couloir entre les Tian Shan (les Monts Célestes), et les lacs Issyk Koul et Balkhach. Sur cette dernière voie elle retrouve la Route de la Soie et peut s'étaler dans la riche vallée du Ferghana, le long du fleuve Syr Daria.
Après avoir traversé le cœur de l'Asie Centrale, l'ancienne Transoxiane (Ouzbékistan actuel), au sud de la mer d'Aral, elle se retrouve toute sèche et même désertique dans le Kyzylkoum et le Karakoum, à l'est de la mer Caspienne, jadis terre des Parthes. En suivant le sud de la Caspienne, soit elle vient s'échouer, à travers la Perse, sur le plateau d'Anatolie, soit elle remonte le long de la côte ouest de la Caspienne et, traversant le Caucase par la passe de Derbent, elle se retrouve de toute façon dans la plaine de Russie et d'Ukraine et au-delà, de Hongrie.
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La place du Reghistan à
Samarcande (Ouzbékistan), jadis capitale de l'empire de Tamerlan. De gauche à droite : la medersa Ulug Beg (1420), la medersa Tillia Kari (1647) et la mosquée, la medersa Chir Dor (1636). |
Pièce de monnaie Vima Kadphisès (env. 95-115), roi de la dynastie des Koushan, civilisation indo-européenne de l'Afghanistan et du Pakistan. |
Sur cette vaste étendue de plusieurs milliers de kilomètres, les pasteurs et guerriers nomades montés sur leurs chevaux ou conduisant les lourds chariots de leurs familles ont évolué ou nomadisé pendant plusieurs milliers d'années. Que ce soit les Scythes de langue indo-européenne au 1er millénaire av. J.C., ou les Turcs et les Mongols de langue altaïque au 1er millénaire ap. J.C., ils sont tous partis vers l'Ouest, attirés par une sorte de tropisme, en prenant garde de rester sur une zone mitoyenne entre les zones glaciales de la Sibérie au nord (où vivaient leurs cousins de la civilisation du renne), et les zones tropicales de l'Inde et de la Chine du sud, où ils ont tenté des incursions.
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Décoration bouddhique dans
une des grottes de Mogao. Grotte 285, mur Est. (Dunhuang, province de Gansu, Chine). Le creusement et la décoration des grottes ont commencé sous la dynastie turque des Wei du Nord (386-534) et se sont poursuivis jusqu'à la conquête mongole en 1277. |
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Cavalier dans la steppe de Mongolie |
L'Asie Centrale n'occupe qu'une partie de cette vaste étendue ; elle est parfois réduite, dans ses définitions actuelles, aux cinq républiques musulmanes de l'ex-URSS, jadis Turkestan russe. Si on lui adjoint le Turkestan chinois (Xinjiang) et la Mongolie, plus des franges en Iran, Afghanistan, Pakistan, Inde et Chine, la région ainsi définie représente le creuset de l'un des plus formidables mélanges de peuples et de civilisations de l'Histoire.
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Armée mongole de Ghazan, khan
gengiskhanide de Perse de 1295 à 1304 (manuscrit réalisé à Hérat, vers 1430, Bibliothèque Nationale de France) |
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Scène d'adieux. Après 12 ans de captivité dans dans le Nord, chez les nomades, et une fois la rançon payée, Wenji (Wenki), d'origine chinoise, prend congé de son mari mongol et de ses enfants et retourne dans son pays natal (le mari porte une robe sombre et se couvre la tête pour cacher son chagrin, son épouse est le 3ème personnage à sa gauche). (Peinture sur soie, réalisée entre 1125 et 1150. Museum of Fine Arts, Boston). |
Ce qu'on trouvera dans ce site
Essentiellement un tableau synoptique de l'Histoire des peuples d'Asie Centrale, des cartes, une biographie des deux principaux protagonistes, Gengis Khan et Tamerlan.
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Bibliographie et sites Internet
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