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Pseudo-portrait de Gengis Khan, peinture chinoise, 16ème siècle, Musée National du Palais, Taipei |
Biographie de Gengis Khan
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Avant
le 12è siècle |
Le
peuple mongol a déjà fait parler de lui : les Khitan ou Khitaï
ont envahi la Chine du Nord et fondé la dynastie Leao ou Liao
(907-1125)
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Au 12è siècle
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Le
peuple mongol est installé dans la région du haut Orkhon et
du Khangaï, à la place des Turcs Ouïghours, puis des Turcs
Kirghizes, qui ont fui devant les Khitan. Les
Mongols sont divisés en tribus, lesquelles sont subdivisées en
clans. Les
tribus sont les suivantes : Bordjigin (celle de Gengis Khan),
Qonggirat (celle de Börte, épouse de Gengis Khan), Djadjirat, Djalaïr
etc… A
l'est des Mongols on trouve les Tatars (qui sont peut-être de la
branche toungouse bien que parlant mongol), qui seront appelés
Tartares en Occident par déformation du mot, et qui seront souvent confondus avec les Mongols proprement dits, au grand dam de
ces derniers. On
trouve aussi les Kereyit ou Keraït, les Naïman, les Merkit, dont on
ne sait pas s’ils sont turcs ou mongols et qui sont de religion chrétienne
(nestoriens). On trouve aussi les Öngüt , également chrétiens.
Enfin les Tayidji'ut au Nord. Le
nord de la Chine est depuis 1125 passé aux mains de la dynastie Jin
(ou Kin),
qui appartient au peuple des Toungouses, tribu des Djürtchet. Le sud est aux mains
des Chinois Song et le
nord-est aux mains d’un peuple tibétain : les Si-hia ou Xixia
également appelés Tangut.
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1135-1161 |
Premier
empire mongol |
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Le
père de Gengis Khan, Yesügeï, est le chef du clan des Qiyat,
subdivision de la tribu des Bordjigin. Il
s’allie avec les Kereyit, et avec son chef Toghril, qui est son
"frère juré " ("anda"). Il
kidnappe Hö'elün, la femme d'un Merkit, qui devient la mère de
Gengis Khan.
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1155 |
Naissance
de Temüdjin, futur Gengis Khan (bien que pour certains spécialistes
la date serait 1162 ou 1167), sur la rive droite de l'Onon, au lieu
dit Deluun Boldog selon "l'Histoire
secrète des Mongols" (ou Dolo'an Boldaq ou Deliun Boldaq
ou Dülün Boldaq). Le mot
Temüdjin
signifie : forgeron (le forgeron, comme le chaman, a la connaissance du fer et
du feu).
Nota sur les dates et lieux de naissance : a) la date de 1155 est donnée par Rachid al-Din, historien persan, la date de 1162 par les historiens chinois, la date de 1167 par Paul Pelliot d'après deux textes chinois anciens. La République de Mongolie a adopté la date de 1162. Pour JP Roux la date de 1155 rend la biographie plus cohérente.
b) le lieu de naissance est situé par R. Grousset dans la Russie actuelle, près de la frontière avec la Mongolie, à la jonction de l'Onon et du 115° de longitude Est. Pour les autorités de la République de Mongolie, le lieu de naissance se trouve ... en Mongolie, dans la province du Hentii (Khentii), près de Dadal Sum (appelé aussi Bayan Ovoo). Dans cette région deux sites proches l'un de l'autre sont présentés comme étant Deluun Boldog : un lieu nommé Gurvan Nuur, et une colline nommée Khuree Ukhaa.
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L'enfance |
A
9 ans, fiançailles de Temüdjin avec Börte, la fille du chef des
Qonggirat. Son père Yesügeï meurt peu après, empoisonné par des
Tatars. La mère Hö'elün et
ses enfants (plus le chaman Mönglik) sont abandonnés par la tribu chez
qui ils s'étaient réfugiés, les Tayidji'ut ; ils errent pendant
longtemps (1 ou 12 ans ?) dans la steppe. A
11 ans il devient "frère
juré " ("anda") de Djamuqa, un Mongol de la tribu
des Djadjirat. A
16 ans Temüdjin tue son demi-frère Bekter qui lui avait volé une
alouette puis un poisson. Sa mère le lui reproche durement. Temüdjin
est capturé par les Tayidji'ut (dont le khan s'appelle
Tarqudai-Kiriltuq), il est mis à la cangue (carcan de bois serrant le
cou et les poignets), il réussit à se sauver grâce à
Sorqan-chira. Il retrouve sa famille, mais les chevaux de la famille
sont capturés par des voleurs. Il réussit à les récupérer grâce
à Bo'ortchu, un ami de rencontre.
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La
famille |
Temüdjin
retourne chez les Qonggirat et se marie avec Börte. Se
fait un nouvel ami : Djelme. Par
vengeance contre Yesügeï, le père de Temüdjin, les Merkit capturent
Börte. Temüdjin se réfugie sur le
Burqan Qaldun, la montagne sacrée, puis avec l'aide de Toghril et de
Djamuqa, une bataille contre les Merkit est livrée. Börte absente
depuis 9 mois est délivrée. Elle accouche de Djötchi, dont la
paternité peut être contestée, mais Temüdjin accepte l'enfant. Elle
accouchera encore de 3 autres fils (Djaghataï, Ögödeï et Tului) et
de filles inconnues.
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Le
pouvoir |
Temüdjin
et Djamuqa renouvellent leur union puis se séparent, chacun entraînant
ses alliés. Parmi ceux de Temüdjin : Süböteï, frère de Djelme. Peut-être
en 1195 ou 1197, Temüdjin est élu khan par l'aristocratie mongole sous le
nom de Tchinggis Qaghan (Chinggis Qaghan) au cours d'un quriltaï ou
assemblée des chefs. Tchinggis Qaghan ou chef
"océanique" c'est-à-dire universel. Bataille
contre Djamuqa, défaite probable de Gengis Khan. Le vainqueur fait
bouillir les chefs d'un groupe de Tchinos dans 70 marmites et les
mange. Gengis
Khan rétablit Toghril, le Kereyit, sur le trône duquel il avait été
chassé en 1198. Les
Kereyit et les Mongols
s'associent pour battre les Tatars. Les Chinois décernent le titre de
roi (Ong Khan) à Toghril. Les
Djürkin qui n'avaient pas voulu aider Gengis Khan sont battus, les 2
chefs ont la tête tranchée par Gengis Khan.
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1201 |
Première
date historique mentionnée dans les sources. Djamuqa
est élu Gur Khan, ou khan universel par une assemblée (quriltaï) de
chefs de tribus. Bataille
entre Djamuqa d'une part et Toghril et
Gengis Khan de l'autre; victoire de ce dernier, mais il a été
blessé au cou. Il est sauvé par Djelme qui suce la plaie et qui va
chercher du lait de jument dans les rangs ennemis.
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1202 |
Les
Tatars sont écrasés définitivement et incorporés à l'armée
mongole. Gengis
Khan prend deux sœurs tatares, Yesui et Yesugen, comme épouses et
fait trancher la tête du mari de la première. Toghril
et Gengis Khan se déclarent père et fils. Les
Naïman sont écrasés par Toghril et Gengis Khan. Puis
renversement d'alliance, Gengis Khan est attaqué par les Kereyit de
Toghril (et son fils le Senggün) et par Djamuqa, puis il se replie à
l'est (Mont Grand Khingan).
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1203 |
Gengis Khan revient vers les sources de la Tola et bat les troupes Kereyit qui sont désormais incorporées dans les troupes mongoles. Il épouse Ibaqa, une des nièces de Toghril et donne l'autre, Sorgaqtani, en mariage à son fils Tului. Sorgaqtani, de religion nestorienne, sera la mère des khans Mongka, Khubilaï (empereur de Chine) et Hülegü (khan de Perse) . Toghril est assassiné. Sa tête
est portée à Tayang, roi des Naïman, qui lui fait rendre un culte,
mais la tête sourit.
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1204 |
Gengis
Khan bat les Naïman ; le roi Tayang est tué, son fils Kütchlüg
s'enfuit chez les Qara-Khitaï (à l'est de l'Issiq Kul). Gengis Khan
prend Gürbesü, nièce de Tayang, comme épouse. Les Ouïghour, qui
étaient au service des Naïman, passent au service de Gengis Khan et
lui confient le sceau royal. Les
Merkit sont également battus ; leur chef Toqto'a s'enfuit. Gengis
Khan donne Töregene, belle-fille de Toqto'a, en mariage à son propre
fils Ögödeï et lui-même s'unit à une reine merkit, Qulan
("Mme Hémione" ; l'hémione est une variété d'âne), après s'être assuré de sa virginité.
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1205 |
Toqto'a
est tué d'une flèche dans l'Altaï. Djamuqa
est livré à Gengis Khan et mis à mort par étouffement (sans verser
le sang). Gengis
Khan a 50 ans s'il est né en 1155, il lui reste 21 ans pour conquérir
le monde.
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1206 |
Un
quriltaï (assemblée générale) sur les rives de l'Onon renouvelle
les pouvoirs de Gengis Khan. Celui-ci récompense ses fidèles. Il donne son
épouse Ibaqa à Jürcedei en raison de ses exploits militaires. Conquête
de la Sibérie du sud par Djötchi (contre les Kirghizes, les Oïrat,
les Tümet, etc…). Boro'ul, un des quatre braves, est tué par les Tümet. Le
chaman Kökötchü, dit Teb-Tenggeri ( = "le très
céleste"), fils de Mönglik est mis à mort
sur ordre de Gengis Khan pour avoir pris trop d'importance dans la
conduite des affaires politiques.
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1209 |
Gengis
Khan s'allie avec les Öngut
(Turcs de religion nestorienne, au nord de la Grande Muraille). Campagne
contre le royaume des Tangut (ou Si-hia ou Xixia) au nord de la Chine
(pays Ordos) ; durera 24 ans, et Gengis Khan y succombera. En 1209
Gengis Khan devient suzerain du royaume tangut.
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1211 |
Campagne
contre la Chine du Nord gouvernée par la dynastie des Jin (ou Kin). Victoire
mongole à Ye Hu Ling, puis passage derrière la Grande Muraille. Les
trois armées mongoles contournent Pékin. Gengis Khan s'arrête
devant le Fleuve Jaune (ou Huang He).
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1212 |
Conquête
de la Mandchourie par Djebe, avec l'aide des Khitaï, anciens
souverains de la Chine.
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1214 |
Paix
avec la Chine des Jin (ou Kin). Le Roi d'Or offre à Gengis Khan "de l'or,
de l'argent, des soieries", 500 garçons, 500 jeunes filles, 3000
chevaux et une princesse de sang pour lui-même.
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1215 |
2ème
campagne de Chine, prise de Pékin, mais Gengis Khan ne la visite pas.
Famine et guerre civile en Chine. Le Roi d'Or (Jin ou Kin) s'est retiré
derrière le Fleuve Jaune, à K'ai-fong (Kaifeng). Gengis
Khan s'attache un conseiller en la personne de Ye-liu Tchou-tsai (Yelü
Chucai), aristocrate khitan auparavant au service des Jin (ou Kin). Grâce à
lui Gengis Khan ne transforme pas la Chine en prairie. C'est un spécialiste
de la scapulomantie (divination par les omoplates calcinées
d'animaux).
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1216 |
Suite
de la conquête de la Mandchourie par Djötchi, Qasar et Muqali.
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1217 |
Gengis
Khan retourne en Mongolie et laisse Muqali diriger les opérations en
Chine. Il
envoie Djebe contre Kütchlüg qui avait constitué un royaume aux dépens
des Qara Khitaï ; Kütchlüg est tué. Le Turkestan oriental (régions
musulmanes de Kachgar, de l'Issiq Kul, du Tchou, de l'Ili) est
rattaché à l'empire mongol.
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1219 |
Pendant
l'absence de Gengis Khan, c'est l'otchigin (le plus jeune frère), Temüge,
qui gouverne la Mongolie. Suite
à l'exécution de 450 hommes d'une caravane de marchands dans la
ville d' Otrar au Kharezm, Gengis Khan déclare la guerre à ce pays
dirigé par Muhammad Chah et qui comprend : l'Iran, la Transoxiane et
l'Afghanistan. Avant de partir, Gengis Khan fait son testament et
nomme son fils Ögödeï pour successeur (et non Djötchi, l'aîné,
à cause du doute sur sa naissance).
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1220 |
Prise
et pillage de Boukhara, puis de Samarkand. Gengis Khan fait tuer les
Turcs qui demandent à se rallier à lui, car à ses yeux ce sont des
déserteurs. Il
envoie Djebe et Süböteï aux trousses de Muhammad Chah, début de
l'aventure qui va se terminer en Russie. Muhammad Chah va se cacher
dans une île de la Mer Caspienne où il meurt.
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1221 |
Après
7 mois de siège, Gurgengj (ou Urgench, actuelle Kohne Urgench), la capitale du Kharezm, est prise et détruite
; elle sera reconstruite à côté en 1231. De
même Balkh (l'ancienne Bactres en Afghanistan) est prise et détruite
par Gengis Khan. Le
Khorassan est conquis par Tului (la population des villes de Merv,
Nichapur et Hérat est massacrée
; à Merv les cadavres sont décapités, construction de pyramides de
têtes ; Nichapur est rasée et ne sera pas reconstruite). Gengis
Khan traverse l'Hindu Kush pour attaquer le fils de Muhammad Chah,
Djalal al-Din. Au siège de Bamiyan, un des petits-fils de Gengis
Khan, Mutugen (fils de Djaghataï) est tué. La citadelle de Bamiyan
est rasée. Mais les Mongols subissent une défaite à Perwan. Du coup
Hérat se rebelle, est reprise, sa population est massacrée. Ghazni
(Afghanistan) est prise et détruite par Ögödeï. Les villes de Merv
et de Balkh sont à nouveau mises à sac. L'Iran oriental (Khorassan
et Afghanistan) ne se relèvera pas de cette destruction. Gengis
Khan prend le chemin du retour. Il
met en place une administration dans les pays conquis (darugatchi
= préfet). Il se fait aider par deux lettrés musulmans transoxianais. Pendant
ce temps, Djebe et Süböteï continuent leur raid à l'ouest ; ils
traversent l'Azerbaïdjan, puis la Géorgie, puis au-delà du Caucase
attaquent les Alains et se retrouvent dans la steppe d'Ukraine face au
royaume des Kiptchak (ou
Polovtses ou Comans ), qui sont des Turcs installés sur le territoire
précédemment occupé par les Petchénègues (fin 9è siècle à
1122) et avant eux par les Khazar (626-1016).
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1222 |
Les
Russes appelés en renfort par les Kiptchak sont battus à la bataille
de la Kalka, petit fleuve de la mer d'Azov. Le prince de Kiev est
enroulé dans un tapis et étouffé. L'asservissement de la Russie aux
Tatars commence, et pour deux siècles et demi. Rencontres
de Gengis Khan et du moine taoïste Qui Changchun (ou Tch'ang-tch'ouen) près de
l'Amou-Darya,
puis à Balkh, puis à Samarkand. A
Bukhara, Gengis Khan se fait expliquer l'islam par les ulema.
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1223 |
Djebe
et Süböteï rentrent chez eux en passant par le royaume bulgare de
la Kama (peuplé de Turcs musulmans) ; ils rejoignent
Gengis Khan dans la vallée de l'Irtych.
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1224 |
Grande
chasse (100 000 hommes dans un cercle de 500 km de rayon)
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1225 |
Retour
de Gengis Khan en Mongolie.
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1226 |
Campagne
contre les Tangut qui avaient failli à leur promesse d'envoyer une
aide. En
chassant, Gengis Khan
tombe de cheval. Forte fièvre.
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1227 |
En
février 1227 mort de Djötchi, le fils aîné de Gengis Khan, dans
son apanage au nord de la mer d'Aral. Gengis
Khan meurt en Chine en 1227, peut-être le 12 août 1227, près de Ts'ing-chouei (Tianshui), au nord
de la rivière Wei, dans le Gansu oriental, à 300 km au sud de
Ning-hia ou Eriqaya (moderne Yinchuan), la capitale des Tangut, qui
venait d'être prise. La
dépouille est transportée en Mongolie. Gengis
Khan est enterré au pied d'un arbre, près du mont "Burqan Qaldun" (actuel massif du Kentei,
Mongolie), mais
depuis la tombe reste introuvable.
Sur le site d'Ejen-Khoroo (ou Edzen-Khoro), dans les Ordos en Mongolie Intérieure, se trouve le mausolée de Gengis Khan bâti en 1956, saccagé pendant la révolution culturelle et restauré en 1979. Il renferme des reliques (objets ayant appartenu à Gengis Khan tels que armes, coffrets, selles, bannières ou plutôt des reproductions, suite aux destructions des gardes rouges), qui font l'objet d'un culte entretenu par la tribu des Darkhad.
Mausolée de Gengis Khan (Chine, Mongolie Intérieure)
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Les
proches de Gengis Khan |
Les
quatre braves : Muqali
(de la tribu des Djalaïr) Boro'ul
(du clan des Djürkin, enfant trouvé) Bo'orcu
(du clan des Arulad) Cila'un (de la tribu des
Djalaïr) Les quatre
"chiens" : Sübe'etei (Süböteï,
de la tribu des Uriangqai, cadet de Jelme) Qubilai (du
clan
des Barula) Jelme (de la tribu des
Uriangqai, aîné de Sübe'etei) Jebe (Djebe, "Flèche",
du
clan
des Besüd) Les quatre enfants adoptés
par mère Hö'elün, frères de lait de
Gengis Khan : Kücü (trouvé dans le
camp des Merkid) Kököcü (trouvé dans
le camp des Besüd) Siki Quducu (trouvé dans
le camp des Tatar) Boro'ul (trouvé dans le
camp des Dj ürkin, l'un des quatre braves) |
Ascendance : Gengis Khan est doté d'une ascendance qui est en partie
légendaire, notamment en ce qui concerne son aïeule Alan-Qo'a (Garance la
Belle).
"
L'Histoire secrète des Mongols" (épopée racontant la vie de Gengis
Khan écrite peut-être en 1228) raconte qu' Alan-Qo'a eut deux fils de son
époux légitime Dobun-Mergen (Dobun le Bon Viseur). Après le décès de
celui-ci, sans avoir eu de rapports avec un autre homme, elle eut trois
autres fils. Pour faire face à la défiance de ses deux premiers fils, elle
leur fit ce discours :
"Vous
mes fils, vous parlez entre vous et me soupçonnez : ces trois enfants qui
me sont nés, de qui et de quel clan sont-ils les fils ? Vos soupçons sont
compréhensibles.
Chaque
nuit un être à la peau jaune clair entrait par la clarté filtrant par
l'ouverture à fumée de la yourte. Il frottait mon ventre et sa lumière pénétrait
mon sein. Quand il sortait, c'est en rampant, tel un chien jaune sur un
rayon de lune, qu'il sortait. Comment pourriez-vous parler d'eux à la légère
! Pour qui en saisit le sens, voilà un signe qu'ils sont fils du Ciel.
Comment les comparer aux hommes à tête noire ! Quand de tous ils seront
les Rois, alors les manants comprendront."
C'est
donc à juste titre que l'on pourrait appeler Alan-Qo'a : la Sainte Vierge
des Mongols !
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10
juillet 2006, inauguration de la nouvelle façade du Palais du
Gouvernement, à Ulan Bator, lors des cérémonies du 800ème
anniversaire de la création de l'Etat mongol par Gengis Khan. La statue représente le "Conquérant du Monde". |